Lieu: visio

RésuméChez de nombreuses espèces, la longévité des descendants de parents âgés est considérée comme plus réduite que celle des descendants de parents jeunes. La majorité des résultats confirmant cette affirmation concerne la survie des juvéniles, liée aux soins parentaux inadéquats chez les parents âgés. Peu de travaux concernent l’effet de l’âge des parents sur la longévité des descendants à l’âge adulte. Cependant chez l’Homme, du fait que l’âge à la conception s’accroît dans les sociétés occidentales, les relations entre parents âgés et longévité des descendants ont fait l’objet d’études récentes. Les conclusions demeurent contradictoires, l’âge des parents ayant un rôle négatif ou positif sur la longévité des descendants selon les modèles et l’environnement socioéconomique. En utilisant la base de données sur les traits de vie du Microcèbe, la survie de juvéniles (N ~ 2400) et la longévité d’adultes morts naturellement (N = 970) ont été caractérisées en fonction de divers paramètres (sexe, portées de naissance, lignée, photopériode). Lorsque le père a pu être génétiquement déterminé (N = 196), l’âge des deux parents à la conception influe sur la longévité des descendants: - celle des descendants mâles dépend significativement de l’âge des deux parents à la conception, - celle des descendants femelles, liée à celle de la mère, est influencée par l’âge du père. De fait, l’effet cumulatif de l’âge des parents sur la longévité des descendants varie en fonction des couples formés avec des parents d’âges différents. Si les mécanismes restent encore sujets à controverse, le facteur déterminant, modulé par les comportements et l’environnement, serait l’altération des gamètes avec l’âge, en particulier chez les pères.