Lieu: Brunoy

Résumé: La dispersion fonctionnelle (mouvements entre sites avec ou sans reproduction) est un élément fondamental pouvant avoir des conséquences écologiques et évolutives sur une espèce, mais aussi en cascade sur les autres membres de la communauté. Elle est souvent difficile à quantifier, notamment chez les organismes de petite taille comme les parasites. La connaissance de ce trait d’histoire de vie est cependant nécessaire pour comprendre les dynamiques de leurs populations, et dans le cas d’ectoparasites vecteurs, la circulation des agents infectieux associés. Lors de cette étude, la dispersion fonctionnelle active de la tique molle Ornithodoros maritimus a été étudiée à petite échelle, au sein d’une colonie de son hôte, le goéland leucophée (Larus michahellis). Par une étude expérimentale menée sur le terrain et une analyse de type Capture-Marquage-Recapture, nous avons estimé le taux de dispersion entre les nids en tenant compte de la probabilité de capture et de la survie des tiques et en testant l’effet du sexe et du succès du nid sur ces paramètres. Comme attendu, la probabilité de survie d’O. maritimus était supérieure dans les nids en succès. Les déplacements entre nids étaient très faibles quels que soient la condition du nid et le sexe de la tique. Par ailleurs, aucun comportement de retour au site d’origine (i.e., homing) n’a été mis en évidence. Ces résultats confirment la forte endophilie de cette tique et l’importance d’un cycle de vie plastique qui varie en fonction de la disponibilité de son hôte. De même, ils remettent en question les processus liés à la circulation locale des agents infectieux au sein des colonies et soulignent le besoin d’études de génétique des populations sur cette espèce.