Lieu: Brunoy

Résumé: La performance physique et le comportement sont des caractéristiques cruciales pour la survie et la reproduction des individus. Traditionnellement, le comportement est considéré comme un trait flexible au sein des espèces et des individus. Cependant, des données récentes ont montré que les réponses comportementales pouvaient être limitées, définissant la personnalité, et dans certains cas être corrélées avec d’autres traits, comme la morphologie, la performance ou la physiologie. De plus, un grand nombre de paramètres sont susceptibles d’influencer aussi les performances physiques des individus une fois adultes, incluant notamment le développement. Ici, nous nous posons la question de savoir comment personnalité et performance physique sont corrélées et comment l’environnement à des stades précoces de la vie de l’individu peut influencer ces traits phénotypiques à l’âge adulte. Dans cette thèse, nous avons utilisé une colonie de microcèbes murins (Microcebus murinus), dans laquelle les animaux sont suivis de la naissance à la mort. Ce petit primate est un animal sujet à une forte prédation dans la nature, et sa petite taille ainsi que son cycle de vie rapide en fait un modèle intéressant pour étudier l’adaptation des performances physiques et de personnalité sur un grand nombre d’individus en laboratoire. Nous avons donc collecté des données morphométriques, comportementales, et de performance physique sur plus de quatre cents individus appartenant à sept lignées ancestrales. Nous avons émis l’hypothèse de l’existence de relations entre performance physique, personnalité et morphologie, qui seraient liées à l’environnement dans les stades précoces de la vie, les traits d’histoire de vie, ainsi qu’à certains gènes. Nous avons montré que chez le microcèbe murin, la force physique était déterminée par l’âge, le sexe, la morphologie et le poids, mais aussi que la personnalité pouvait être influencée par la morphologie et le poids à la naissance. Nous avons également montré que les traits de personnalité étaient présentaient une variance due à l’effet additif des gènes, ainsi que pour la force de morsure, mais pas pour la force de préhension, soulignant une plus forte pression de sélection sur ce dernier trait. Ces données nous permettent de mieux comprendre comment le contexte environnemental, la morphologie et les déterminants génétiques peuvent affecter le phénotype chez cette espèce.