Par Pauline THOMAS, nouvelle doctorante des équipes FUNEVOL et BIOADAPT, UMR 7179 MECADEV - Mécanismes adaptatifs et Evolution
Le comportement est souvent considéré comme étant
plastique, tant dans la durée de vie d'un individu qu'au
temps évolutif (Huey & Kingsolver, 1993). Cette
plasticité permet aux organismes de réagir rapidement aux
changements de leur environnement et de la situation,
lorsque les ajustements physiologiques ne peuvent y
répondre assez rapidement. Cependant, il existe des cas,
comme pour la dispersion et le comportement d'exploration,
où il a été montré qu'ils avaient des bases génétiques et
qu’ils étaient héréditaires (Weber et al., 2013), mais pas
seulement par transmission génétique (Danchin et al.,
2011). Ces ajustements permettent aux individus d'être
préréglés par rapport aux variations prévisibles de leur
environnement (Le Galliard et al., 2013). Toutefois, ce
domaine reste largement inexploré chez les primates. Le
comportement animal regroupe 5 traits majeurs de
personnalité: l'agressivité, la socialité, la timidité, le
comportement exploratoire et l'activité (Réale et al.,
2007). Dans ce projet, nous voulons étudier l'héritabilité
inclusive des comportements d'exploration chez un petit
lémurien de Madagascar (Microcebus murinus, Miller 1777)
qui vit dans un environnement où les variations
saisonnières sont prévisibles (Martin, 1972). De plus,
nous voulons comparer l'héritabilité inclusive, c'est-à
dire génétique et non génétique (Danchin et al. 2011), de
traits de comportement tel que l'agressivité avec des
traits de dimensions morphologiques et physiologiques
(i.e. morphométrie, métabolisme, réponse immunitaire) et
des traits de performance (i.e. cognition, biomécanique du
saut & de la morsure), lesquels sont aussi soumis à
une sélection (Chazeau et al., 2013). Nous pourrons ainsi
estimer si les traits comportementaux sont plus ou moins
bien transmis à la descendance que d'autres traits bien
connus pour être héritables.